Ancien avocat, sénateur et Président du Conseil constitutionnel, Robert Badinter s’est éteint dans la nuit du 8 au 9 février, à 95 ans. L’ancien garde des Sceaux reste l’incarnation de l’abolition de la peine de mort : le grand combat de sa vie qu’il a mené dès son arrivée au gouvernement en 1981, malgré l’opposition d’une majorité de la population. Impacté dès son plus jeune âge par l’occupation allemande et la déportation de son père, Robert Badinter était indissociable du Président Mitterrand qui l’a nommé ministre de la Justice. Durant 56 mois passés à ce poste, il s’est également engagé dans la défense des droits homosexuels, dans l’amélioration des conditions de détention en prison, ou encore, sur l’indemnisation des victimes d’accident de la route. En déplacement à l’Ecole nationale de la magistrature de Bordeaux, Emmanuel Macron a annoncé, vendredi 9 février, qu’un « hommage national lui sera rendu ». Homme de convictions, quel héritage laisse Robert Badinter à la société française ?
Invités :
En duplex : Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale
Par téléphone :
Alain Jakubowicz, avocat
Henri Leclerc, avocat, Président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme
Par Skype : Marylise Lebranchu, ancienne Garde des Sceaux
LCP rediffuse l'émission Rembob’INA du 3 octobre 2021 qui était consacrée aux 40 ans de l’abolition de la peine de mort en France, dont Robert Badinter était l’invité. Rembob'INA proposait de revivre ce moment historique en compagnie de celui qui en avait été l'artisan, après des années de luttes.
Revivez en intégralité le discours prononcé par le Garde des Sceaux à l'Assemblée nationale le 17 septembre 1981 et qui était alors diffusé en direct sur TF1 et FR3. Les débats qui ont suivi ont été longs. L'abolition est un sujet qui divisait non seulement au sein de l'hémicycle, mais aussi largement dans la société. Les derniers sondages indiquaient alors qu'une majorité de Français est encore favorable à la peine capitale. Le vote à l'Assemblée a finalement eu lieu le lendemain de la prise de parole de Robert Badinter. Le projet de loi est adopté avec 369 voix pour, 113 contre. La loi sera finalement promulguée par François Mitterrand le 9 octobre 1981, faisant de la France le 35e État à abolir la peine de mort.
Durée : 120’ / Année : 2021 / Coproduction : LCP-Assemblée nationale / INA